Mode et Histoire
La Maison Chanel (1909)

Ci-dessus : Coco Chanel en 1920.

Naissance de Gabrielle Chanel (1883 – 1971) à Saumur, bientôt surnommée « Coco Chanel » ou « Mademoiselle ».

Ouverture de la boutique de chapeaux « Chanel Modes » à Paris.

1. L’actrice Gabrielle Dorziat arborant l’une des premiers chapeaux Chanel, mai 1912 / 2. Costumes Chanel en jersey, mars 1917.

Création de la boutique Chanel à Deauville, devenu le nouveau spot tendance des Parisiens en mal de mer depuis l’ouverture du « Grand Hôtel du Casino » en 1912. Suivra Biarritz en 1915.

Les ensembles Chanel en jersey font aussitôt fureur.

Ci-dessus : Chanel au 31 rue Cambon, Paris. Photo : Ashton

Chanel s’installe à Paris, au 31 rue Cambon. L’édifice, ancien appartement de Coco Chanel, est aujourd’hui classé monument historique.

Création de la ligne de maquillage Chanel, composée de poudres et de rouge à lèvres. Elle est complétée 3 ans plus tard par une collection de 15 produits de soin.

Ci-dessus : Coco Chanel et le Duc de Westminster dans les années 1920. Elle découvrira avec lui, en Écosse, le tweed qui ornera bientôt ses tailleurs.

La guerre s’abat sur l’Europe. Coco Chanel s’exile en Suisse et ferme ses boutiques de mode, jusqu’en 1954. Seule la vente de parfums et d’accessoires se poursuit sous l’occupation.

Décès de Gabrielle Chanel à 87 ans.

1. Karl Lagerfeld, directeur artistique de Chanel. Photo : Stefan Strumbel / 2. Chanel Haute Couture au Grand Palais de Paris. Photo : Haute Couture News

Karl Lagerfeld devient directeur artistique de Chanel Mode (Haute Couture, Prêt-à-Porter, Accessoires). Insolent, provocateur, créatif insatiable et génial, il rajeunit l’image de la Maison, réinterprétant sans limites ses classiques, dont l’iconique tailleur Chanel.

Indépendance, avant-garde, androgynie, sobriété.

Chanel elle-même n’hésitait pas à piocher dans le vestiaire masculin, intronisant le style « garçonne » emblématique des années 1920. Elle a également popularisé la mode des cheveux courts.

Sa mode est souvent désignée de « genre pauvre » ; les lignes sont épurées, les couleurs sobres (col blanc, jupes sombres).

Elle s’explique par l’enfance de Gabrielle Chanel, dont la mère meurt alors que la fillette n’a que 12 ans et que son père place à l’orphelinat de l’abbaye cistercienne d’Aubazine, en Corrèze. C’est dans ce contexte austère que la jeune femme apprendra la couture. Elle en conservera une approche à la fois rigoureuse et prude, ascétique diront certains.

C’est ici encore qu’elle trouvera le logo de sa future maison Chanel, deux « C » entrelacés, inspirés des vitraux de l’abbaye où elle grandit.

Le tailleur de jersey, simple et confortable, dès 1913, ou en tweed dès 1924.

1. Jacqueline Kennedy accompagnant son mari le Président John F. Kennedy à Dallas, Texas, le 22 novembre 1963, quelques heures avant son assassinat. Ce tailleur Chanel rose entrera dans l’histoire. / 2. Détail d’un tailleur Chanel en tweed, 1965. Musée d’art Kumu de Tallinn, Estonie. Photo : Mabalu / 3. Le tailleur Chanel revisité par Karl Lagerfeld, 2009. Photo : Christopher Macsurak

La petite robe noire dès 1926, une couleur jusqu’ici réservée au deuil, qui tranche radicalement avec l’excentricité colorée des « années folles » de l’entre-deux-guerres et au sujet de laquelle Vogue écrit « La robe que le monde entier va porter ».

Ci-dessus : La Petite Robe noire par Chanel, Musée municipal de La Haye. Photo Marion Golsteijn

Ci-dessus : le sac 2.55, dont le nom évoque sa date de création. Photo Liu Wen Cheng

Le sac « 2.55 » dès 1955, en cuir matelassé suspendu à une chaîne dorée.

Les chaussures bicolores dès 1957, en cuir beige à l’extrémité noire, qui donnent l’illusion d’une jambe plus longue et d’un pied plus petit.

La dentelle, le cuir matelassé, le jersey, le tweed.

Sobres, élégantes, identifiables. Blanc et noir. Rouge, or et beige.

1. Publicité N°5 de Chanel illustrée par Sem, en 1921 / 2. Le parfumeur Ernest Beaux au tournant des années 1920.

Le parfum Chanel N°5, commercialisé dès 1921. Créé par le parfumeur Ernest Beaux, celui-ci numérote les échantillons qu’il soumet à Mademoiselle. Elle choisira le numéro 5, gorgé d’aldéhydes et distillé avec quatre-vingt ingrédients différents. Le précieux jus est conservé dans un sobre écrin art-déco, chapeauté d’un bouchon inspiré de la géométrie de la place Vendôme.

Il est aujourd’hui le parfum le plus vendu dans le monde.

Le collier « Comète », de la collection « Bijoux de diamants », 1932, seule ligne de joaillerie créée par Coco Chanel.