Karl Lagerfeld sans filtre
Humour, polémiques, mode
Génial, hautain, control freak, bourreau de travail, novateur : Karl Lagerfeld était aussi ambivalent que secret. Il fascinait, il irritait. Un humour ravageur, des sorties cash et pas mal de polémiques. Découvrez 10 choses que vous ne saviez pas sur l’enfant chéri de la mode et quelques-unes de ses citations… les plus piquantes.
1. IL A TOUJOURS REFUSÉ DE DÉVOILER SA DATE DE NAISSANCE
Coquetterie ? Il prétendait ne pas la connaître lui-même. En 2003, Bild am Sonntag publie des extraits du registre religieux de Hambourg qui attestent de sa naissance en 1933. À Paris Match, Lagerfeld affirmait être né en 1935… 1933, 1935 ? Finalement, peu importe : « Mon âge, c’est moi qui en décide » (Elle).
Photo ci-dessus : Nadja Amireh, CC 2.0
2. IL N’A JAMAIS BU ET N’A JAMAIS FUMÉ
… et ne s’est jamais drogué non plus (« c’est contre ma nature »). Il était pourtant un habitué du Palace et des plus belles fêtes parisiennes. « Dans les fêtes, je représentais le seul point stable, la boussole. Je suis un vrai « Chleuh », vous savez. » (Paris Match). Et pourtant, « j’aime bien les gens pétés. Les gens comme moi, ça m’ennuie à mourir ».
« Êtes-vous heureux ? »
« Darling, je ne suis pas si ambitieux. »
(Numero)
3. ENFANT, IL N’AVAIT PAS D’AMIS
« Non. Sauf deux ou trois que j’utilisais comme esclaves. » Pour faire « tout ce que je n’avais pas envie de faire moi-même ». Mais sûrement pas ses devoirs : « ils étaient trop médiocres ». Il faut dire que l’enfant était précoce. À 6 ans, il savait lire, écrire et parlait déjà 3 langues : allemand, anglais et français.
4. C’ÉTAIT UN ANCIEN OBÈSE
En 2000, il entreprend un régime draconien qui lui fait perdre plus de quarante kilos. Le déclic ? Ne pas pouvoir entrer dans les tenues slim de Hedi Slimane pour Dior. Il suivait à la lettre les recommandations de son médecin. Jamais entre les repas, jamais de sucre, de fromage, de chocolat, de gâteaux (« Comme ça peut être vexant pour les gens chez qui je vais dîner, ça explique pourquoi je sors peu »). Au menu, priorité au pain complet, poisson, fruits et un peu de viande blanche. (Elle)
« Et vous, vos funérailles ? »
« Quelle horreur ! il n’y aura pas d’enterrement. Plutôt mourir. »
(Numero)
5. IL A PUBLIÉ UN LIVRE SUR SON RÉGIME
En 2010, avec le Dr Jean-Claude Houdret qui a supervisé sa perte de poids. Ce programme, appelé Spoonlight, est basé sur le rééquilibrage alimentaire et propose 120 recettes.
Sur Amazon : Le meilleur des régime, Karl Lagerfeld et Dr Jean Claude Houdret
6. LES AUTRES CRÉATEURS LE « HAÏSSAIENT » (ET C’ÉTAIT RÉCIPROQUE)
Alors qu’il n’avait signé que pour que 4 collections annuelles chez Chanel, il en produisait 10. Ce boulimique du travail ne s’arrêtait jamais, s’attirant les foudres des autres créateurs. « Ils peuvent passer un heure à placer un bouton ou à choisir des croquis réalisés par leurs assistants, ce qui m’emmerderait à mourir. » « Azzedine (Alaïa), par exemple, (…) a affirmé que les rythmes prétendument insoutenables de la mode d’aujourd’hui étaient entièrement de ma faute. » (Numero). « Mon fond de commerce, ça a toujours été travailler plus que les autres pour leur montrer leur inutilité. » (Arte).
Son parler cash ne laisse pas indifférent. Évoquant Alaïa (encore) : « à la fin de sa vie il ne faisait plus que des ballerines pour fashion victims ménopausées ». Alors qu’on lui demande qui de Jonathan Anderson, Jacquemus ou Virgil Abloh il emmènerait sur une île déserte, « Je me suicide d’abord » (Numero). Strike.
Maso ? Il disait aimer se faire haïr, « comme ça, quand les gens vous rencontrent, ils sont agréablement surpris ». (Libération)
« J’aime bien le nouveau pape parce qu’il est argentin. Il a l’air divin, avec un grand sens de l’humour. Cependant, je ne comprends pas comment un monsieur qui a une vie aussi austère peut avoir un si gros tour de taille. »
(Paris Match)
7. C’ÉTAIT UN INSATISFAIT CHRONIQUE
Sa plus belle création ? Celle à venir. Il n’évoquait pas le passé et se projetait toujours dans l’avenir. Celui qui se trouvait paresseux (« je pourrais faire mieux. Je ne suis jamais content de moi ») affirmait se donner des coups de pieds dans le derrière pour avancer. « Je ne tire aucune satisfaction du métier que j’exerce. Ce qui me pousse à continuer, c’est l’insatisfaction et le mécontentement permanents. » (Numéro)
8. PAS HAUTAIN, IL « SURCOMPENSAIT »
Pendant son enfance, sa mère le surnomme « Mule » (petit âne en allemand), « (elle) me disait toujours que j’étais bête ». Loin de s’en convaincre, le garçon développe une assurance (un égo ?) hors normes. Un Wsévère sentiment de supérioritéW, écrit Libération de celui qui affirmait « Je déteste avoir des conversations intellectuelles. Parce que seule ma propre opinion m’intéresse » (Le Parisien). Manifestation de cette cicatrice de l’enfance ? « Sans doute me suis-je efforcé de surcompenser tout au long de ma vie. »
9. CHAQUE SOIR, IL S’APPRÊTAIT LONGUEMENT AU CAS OÙ…
Son ami d’adolescence Francis Veber raconte à Elle : « Il m’a dit qu’avant d’aller se coucher, il se peignait le plus soigneusement possible, il s’habillait pour la nuit le plus proprement et le plus joliment possible au cas où il mourrait la nuit, pour qu’on le retrouve digne ».
“La mode masculine, très peu pour moi. Je l’achète, certes, mais dessiner une collection masculine pour me coltiner tous ces mannequins imbéciles, non merci.”
(Numero)
10. IL ÉTAIT ADDICT AU COCA LIGHT
Il ne buvait que ça. Et un peu d’eau, mais qu’il trouvait insipide. Son premier réflexe, chaque matin ? « J’avale un grand verre de Coca Light pour me réveiller ». (Elle)
LES POLÉMIQUES
Ses petites phrases acides faisaient rire, souvent. Jaune, parfois. Attaques contre Merkel qui « n’avait pas besoin de se taper un million (de réfugiés) en plus pour se donner une image charmante » (Salut les Terriens), contre l’accent d’Eva Joly, « une insulte pour la France », contre les hommes russes « très laids », contre Heidi Klum « stupide », contre Adele « un peu trop grosse », le Kaiser n’épargnait personne. Créant à plusieurs reprises la polémique.