Indispensable combinaison :
Tous ses secrets de style.
Qui n’a pas encore sa combipantalon ? Née dans les usines du dix-neuvième siècle, comment est-elle devenue en quelques années cet incontournable mode ? Pourquoi on l’adore, tout en s’en méfiant (est-elle vraiment un désastre morpho ?) Tout, vous saurez tout sur la combinaison.
COMMENT LA PORTER ?
Si vous ne deviez prendre qu’un seul vêtement sur une île déserte, ce serait sans doute elle : la combinaison. Quel Dieu de la mode s’est donc penché sur cette it-pièce polymorphe qui saute d’une séance compta à une tête à tête love sans broncher ?
Pourtant, elle intimide. Elle a mauvaise morpho-réputation, accusée de tasser les petites tailles et de ne pas flatter les rondeurs.
« Trouver SA combinaison, c’est un subtil équilibre »
Fake ! Toutes celles qui ont osé l’essayer l’ont adoptée (même si, oui, c’est pas pratique pour faire pipi…). Et l’affirment : elles n’avaient pas trouvé LEUR combi, celle qui s’adapte à leur corps, à leur look et à leur personnalité.
Voici donc son secret.
Trouver SA combinaison, c’est un subtil équilibre au carrefour de nos goûts, notre morphologie, nos activités, notre personnalité.
La bonne nouvelle ? C’est qu’il y a autant de combinaison que d’envies. Version smoking, pompiste, boho-chic, confort, sporty, sexy.
Tellement, qu’on pourrait ne porter qu’elle, toute la journée, toute l’année. Portrait d’une surdouée.
POURQUOI ELLE FAIT PEUR ?
Si vous êtes comme la moyenne de la femme-moyenne, vous êtes de celles qui s’extasient sur les combinaisons… portées par les autres. Dès que vous craquez en magasin, vous déchantez dans l’intimité de la cabine d’essayage : fesses trop grosses, jambes trop larges, … Une fois de plus, vous la reposez en vous disant, une fois de plus, que la combi, ce n’est pas fait pour vous.
La blogueuse Valérie Fiala a eu les mêmes réticences : « J’avais toujours repoussé l’échéance par peur d’avoir l’air d’un sac. Oui, la combinaison peut faire peur lorsqu’on n’est pas grande, surtout quand on a essayé les mauvaises jusqu’à présent. »
Et oui : nous allons vous expliquer pourquoi et comment la combi matche avec toutes les morphos, les grandes, les petites, les rondes, les longilignes, … Il suffit de trouver combi à la taille de ses envies et de ses exigences. Tout en optant pour les modèles qui buzzent.
POURQUOI ON NE PEUT PLUS S’EN PASSER
Une fois le saut franchi et ZE combi trouvée, promis, on ne l’enlève plus : c’est un doudou easy.
- Elle est facile. Une seule pièce, zou, enfilée. Pas besoin de se casser la tête pour la coordonner à un petit haut ou à un bas.
- Elle est confortable : à moins de choisir le modèle bustier et pantalons à pinces, c’est une pièce qui ne tire pas, ne serre pas, ne se froisse pas. En optant pour la version élastique à la taille, c’est vraiment aussi comfy qu’un pyj !
- Elle est caméléon : des escarpins ? Elle est chic. Des baskets ? La voilà athleisure. Un foulard dans les cheveux ? Elle devient bohème. En optant pour une coupe classique noire, on la plie à toutes nos envies grâce aux accessoires qui l’adorent ; bijoux, chapeaux, chaussures, sacs à mains. Une toile vierge qui ne demande qu’à votre créativité de s’affirmer.
- Elle est mode : et ce n’est pas la moindre de ses qualités. Jugée « casse-gueule », beaucoup de femmes n’osent pas la porter. Ce qui donne une avance fashion aux audacieuses !
COMBI : LA STORY
- Affiche incitant à l’effort de guerre, War Production Co-ordinating Committee, par J. Howard Miller, 1942
- Ouvrière dans le Tenessee, 1943
La combinaison est étroitement liée à la révolution industrielle. C’est dans les usines du 19ème siècle que naît cet habit de travail facile à enfiler, pratique, résistant.
Exclusivement masculine, elle devient également l’uniforme des femmes lorsque celles-ci remplacent, dans les chaînes de fabrication, les hommes partis sur le front durant la deuxième guerre mondiale.
Pendant ce temps, dans les airs, pilotes de chasse et parachutistes en font leur uniforme. Mais c’est le 20 juillet 1969, lorsqu’elle s’affiche extraterrestre sur Neil Armstrong et surtout sur la lune, qu’elle entre dans l’histoire.
Et inspire les créateurs de la décennie.
C’est Yves Saint Laurent qui fait entrer la combinaison ouvrière dans nos dressings. En 1968, sa collection printemps-été présente des combinaisons-pantalons qui trouveraient parfaitement leur place dans nos dressings contemporains. Élégante à manche longues, décolleté faussement sage et pantalons flare à pinces. Mais aussi glitter slim, ceinture XL en noeud satiné. Plus qu’un vêtement, la combinaison est réfléchie comme un outil d’empowerment.
« Mon style est androgyne. Parce que j’avais remarqué que les hommes avaient beaucoup plus confiance en eux, dans leurs vêtements et que les femmes n’avaient pas tellement confiance en elles. Alors j’ai cherché à donner cette confiance et à leur donner la ligne. » Yves Saint Laurent, De fil en aiguille, David Teboul. (Musée Yves Saint Laurent Paris, 1968 Le premier jumpsuit)
Puis déferlent les années 1980 et les combinaisons se parent de paillettes (Michael Jackson, Rock With You), se strech-isent et se glamourisent (Abba), enflammant le Studio 54.
Du haut de ses deux siècles d’histoire, ressuscitant en se réinventant, la revoilà dans toute sa palette de formes, de matières, de couleurs. Elle réinterprète les codes de son histoire, tour à tour bleu de travail, party dress, uniforme de travail.
La combi revient. Et elle nous avait manqué.
Pour en savoir plus : Un peu d’histoire… La combinaison, Le Monde