Vulgaire, la cuissarde ?
Oh non ! Plus tendance que jamais !
À cheval entre les fantasmes SM et les affolantes sixties, la cuissarde opère un come-back très remarqué. Pas pour vous ? Et pourtant ! Avec un pull doudou trop grand, un slim et un blazer d’hommes, elle fait des merveilles de style. Si, si. On vous explique comment !
Au coeur de l’hiver, les modeuses frissonnent de plaisir avec le retour de cette pièce extra forte. Elle est bien la seule à autoriser les jambes nues (ou voilées d’un collant tout fin) au coeur des frimas. Oui, mais. Elle est aussi stylée que compliquée à porter. Entre vulgarité et esprit smart, où se situe la frontière ?
ELLE VIENT D’OÙ ?
LA CUISSARDE DANS L’HISTOIRE DE LA MODE
La culture pop l’a intégrée dans notre mémoire collective aux jambes de Brigitte Bardot dans les sixties, über sexy, ondulant sur sa Harley Davidson. Voilà la cuissarde propulsée emblème de cette décennie imprégnée de l’émancipation des corps, sculptée pour la mini-jupe que Courrèges et Mary Quant viennent de dessiner. So shocking ! La haute botte se profile alors skinny à l’extrême, en vinyle, noir, blanc ou argenté (Cardin, Courrèges, Paco Rabane), dont Bardot ne sépare plus, tout comme Birkin. Il n’en fallait pas moins pour que la cuissarde entre fissa au panthéon de la mode.
En 1990 sort Pretty Woman et les cuissardes affolantes aux jambes interminables de Julia Roberts – sublimes ! – signent pourtant la fin de leur aura mode. Retour à la dark side, la cuissarde devient synonyme de sexe, de prostitution, de vulgarité. Mais aussi de clash des classes sociales. Elle disparaît des radars mode durant 20 ans.
« Pourtant, cette fois, promis, c’est la bonne. Le signe qui ne trompe pas ? Elle débarque dans les grandes enseignes. »
C’est sans doute sa subversion qui donne envie aux créateurs de la balader à nouveau sur leurs podiums. Elle fait ses premières incursions en 2009-2010, mais la tendance est poussive, réservée aux fashionistas débridées et ultra pointues.
Pourtant, cette fois, promis, c’est la bonne. Le signe qui ne trompe pas ? Elle débarque dans les grandes enseignes, Zara, H&M, Mango & co. Plus d’excuse, c’est le moment de porter haut la botte.
LA CUISSARDE DU MOMENT ?
La tendance se concentre sur deux styles bien différents mais diablement tendance, qu’on voit et revoit des podiums aux pages pointues des magazines… jusque dans la rue.
La cuissarde chaussette
Comme chez Fendi, Balenciaga, Balmain…, c’est le must ! Elle slim la jambe pour finir, pointue et délicate, sur un talon haut et fin. Sous sa coupe sexyssime, comme une deuxième peau, les couleurs les plus électriques sont permises.
Conseil morpho : les filles fines et grandes…
La cuissarde loose
Comme chez Isabel Marant, Saint-Laurent, Philosophy, …, cette botte aux inspirations seventies ne stick pas la jambe, au contraire. Loose, la gambette nage, la silhouette s’affine par illusion d’optique.
Conseil morpho : no limit ! Fine ou ronde, cette cuissarde-là sublime toutes les filles.
À plat ou à talons ?
Cette saison, on la remarque surtout sur talons mais gare au too much. Il doit être raisonnable et plutôt carré (fin) qu’aiguille. Interdiction aux plateformes ! On fuit son pire ennemi : la VUL-GA-RI-TÉ.
COMMENT PORTER LA CUISSARDE ?
Il n’y a qu’une seule règle, mais elle est fondamentale : pas mini-mini au-dessus ! Quelques centimètres de peau entrevus entre l’ourlet et le haut de la botte, c’est suffisant. Suggérer plutôt que montrer… un must en mode.
Avec un pull XL
Chouchoutée dans une grosse maille, épaisse et ample, on laisse ses jambes nues et la cuissarde caresser le haut de la cuisse, ne dévoilant que quelques centimètres de peau. Sexy élégant.
Mais aussi : Une cape ou un poncho en laine, une robe chemise. Level 2 ? On laisse dépasser le bas d’une nuisette toute délicate qui contraste avec le molletonneux du pull.
Sur un slim
Plus casse-gueule mais très efficace, la cuissarde se superpose au slim (forcément über skinny donc). Monochrome (slim noir et cuissardes noires) ou denim délavé et cuissardes noires ou marron. En haut ? Une chemise d’homme, un manteau oversize arty ou en (fausse) fourrure punk, un blazer masculin tartan / pied-de-poule.
Avec un haut sporty loose
Les contraires s’attirent, c’est bien connu. Quoi de plus antagonique qu’une tenue de sport et des cuissardes féminissimes ? On joue donc les contrastes et on leur adjoint un sweat à capuche piqué à mamoureux ou un t-shirt un peu long et on n’hésite pas à jouer les surenchères : logo d’une équipe de base-ball, marque de sport vintage… Bien aussi, l’indétrônable t-shirt à l’effigie d’un vieux groupe de rock.
LES BONNES COULEURS ?
Noir en cuir, c’est un sans faute et l’assurance de pouvoir les marier à un maximum de tenues.
Le gris souris est élégant et peut donner confiance à celles qui n’osent pas se lancer.
Camel, marron, ça passe toujours et insuffle un petit air de boho seventies.
Bordeaux, prune, c’est chic-smart mais un peu plus fun qu’un marron.
Pop électrique : jaune criard, vert pomme, rose shocking… il faut oser mais c’est sensation-mode assurée.
LES BONNES MATIÈRES ?
Le daim : option mode cosy et élégante. Avec lui, on peut même porter la cuissarde au bureau !
Cuir : brillant ou vieilli, c’est déjà plus rock n’ roll et ça matche avec un slim et un manteau d’homme.
Vinyle : niveau mode expert exigé et filles timides s’abstenir.