Une autre mode, éthique et durable
La mode éthique, responsable et durable est une préoccupation pour la majorité des Français-es. Une étude du Forum mondial des droits de l’Homme indique que nous sommes 62% à souhaiter une meilleure information sur les conditions de production des vêtements que nous portons. Bref, on commence à saisir l’urgence de consommer moins, mieux et plus propre. Alors… on fait comment ?
La mode est l’industrie la plus polluante, juste après celle du pétrole
En tant que mode-slasheuse qui shoppe plus vite que son ombre, notre conscience nous rappelle souvent le prix humain et environnemental du fast-prêt-à-porter et ses pièces à moins de 10€. On a en tête les 1100 morts du Rana Plaza au Bangladesh et les noms de grandes marques de l’habillement qui y furent associées, accusées de ne pas suffisamment encadrer leurs sous-traitants, tout en faisant pression sur les prix : un cercle vicieux.
À quoi s’ajoutent le coût écologique de la production, la gourmandise (boulimie ?) délirante en eau du coton et autres matières premières, les pesticides qui alimentent leur culture (dont la réglementation est plus coulante que pour les produits alimentaires), les transports entre les différents réseaux de distribution …
La fashionsphère organise la résistance. Les nouveaux outils numériques plantent des boutiques virtuelles devant notre écran. Les matières sont bio, le commerce équitable, l’empreinte carbone minimisée, les communautés locales associées, la traçabilité plus détaillée qu’un saumon d’élevage norvégien.
Et si vous pensez encore qu’éthique et chic font mauvais ménage, vous risquez bien de voir vos clichés ébranlés par les collections audacieuses de jeunes designers visionnaires, français, japonais, anglais ou belges, issus des meilleures écoles de stylisme et déjà repérés par les grands noms fashion.
Le Podium Greenpeace des marques non-toxiques
Greenpeace anime son Podium Detox en classant les marques de l’industrie textile en 3 catégories ; les “Leaders”, qui ont pris des dispositions concrètes et fixé des échéances crédibles pour limiter l’utilisation de toxiques ; les “Greenwashers” qui ne traduisent pas leurs promesses en actions concrètes ; les “Losers” qui n’ont encore pris aucun engagement.
Ces marques pionnières de la mode responsable
Quels sont ces labels de mode responsable, beaux pour notre dressing et bons pour la planète ? Ils s’appellent Ekyog, People Tree ou Kuichi et sont engagés pour une mode plus durable, traçable, humaine. Sans renoncer au style.
Éthiques et écologiques
Tout comme la mode, la joaillerie fait son examen de conscience et explore des pistes plus durables, mais aussi plus humaines. Gros plan sur l’or « Fairminded » extrait dans le respect de l’environnement et des droits des travailleurs. Traçable et certifié.
Veja, pionniers de la basket clean
Créées en 2004, les baskets françaises Veja affichent un bilan environnemental impeccable, de la production aux transports. Coton organique, caoutchouc sauvage, cuir travaillé sans métaux lourds et cuir végétal. Une initiative qui fait des petits.
Comme un Yuka de la mode, Good on you classe les marques de mode selon leur bilan environnemental et éthique, analysant main d’oeuvre, gestion des ressources naturelles et respect animal. Pour chaque requête, une alternative clean est proposée.
En France, 75% des textiles vendus ne sont pas collectés. Que faire de nos vêtements assoupis dans nos armoires ? On les vend ou on leur offre une deuxième vie, en les rapportant par exemple dans les grandes enseignes. Et ça rapporte même un peu d’argent !
Un quart des femmes n’utilise que 10% de sa garde-robe. Mais pourquoi acheter quand on peut louer ? Le marché de la location de vêtements est en pleine effervescence. On y dégote par exemple des tenues de créateurs pour une loc’ de quelques dizaines d’euros.
Plus de Mode
Le saviez-vous ?
Le coton est un textile gourmand en eau. Sa culture en consomme 60 fois plus que celle de céréales ou de salades.
L’industrie du textile est responsable de 10% des émissions planétaires de carbone. Soit la plus forte proportion, juste après l’industrie pétrolière.
Nos vêtements neufs sont imbibés de produits chimiques. Pour limiter notre exposition, chaque vêtement neuf devrait être lavé 2 fois de suite à la machine (séparé du reste du linge) avant d’être porté.
Gare au nanoparticules : Intégrées aux tissus pour limiter les odeurs et les bactéries, les nanoparticules d’argent sont à fuir, car particulièrement dangereuses pour la santé. Sur les étiquettes, on scrute les mentions “nano silver” ou “ions d’argent”.