Romantique, rock, sporty, boho :
La jupe plissée à toutes les sauces !
Son nom est une invitation au farniente et il fait son grand come-back. Le plissé soleil est déjà sur les jupes de toutes les filles à la mode qui décalent avec audace son style très « madame ». Histoire de ce plissé mythique, gros plan sur les bonnes coupes, les bonnes matières, les bonnes longueurs. Notre mode d’emploi pour porter le plissé-soleil sans rougir.
UN “PLISSÉ SOLEIL”, C’EST QUOI ?
C’est un tissu dont les plis réguliers ont été cousus au haut du vêtement puis formés par la chaleur, généralement à la vapeur. Le plissé soleil se caractérise par des plis très fins en hauts et plus profonds en bas, pour apporter un joli tombé ample au vêtement.
Rares sont les artisans plisseurs qui sculptent encore la matière à la main. En Bretagne, les “Plissés de France” perpétuent la tradition depuis 1956 pour les maisons de couture les plus prestigieuses. Les plis (plats, ronds, creux, évasés, accordéons) sont calibrés dans des métiers en carton réalisés sur mesure qui vont mouler le tissu. Un « soleil » peut compter jusqu’à 60 plis réguliers de 3 mm à 1 cm de large.
IL VIENT D’OÙ ? HISTOIRE DU PLISSÉ-SOLEIL
On attribue ce plissé au couturier Jean Patou qui conçoit ainsi la première jupe d’une joueuse de tennis, Suzanne Lenglen, qui la porte à Wimbledon en 1921. Coupée sur les genoux quand le jupon long est encore d’actualité sur les courts, la mini plissée de Patou fait scandale.
En 1947, le plissé soleil orne la premier défilé de Christian Dior. Inspirée des courbes des fleurs, sa collection Corolle connaît un succès immédiat. Et le plissé soleil, ses lettres de noblesse et de bourgeoisie. Une image sérieuse, « madame », qui lui collera longtemps à la peau, comme les uniformes des jeunes filles de bonne famille qu’il habille.
Mais, sous l’impulsion d’un génie japonais, le plissé poussiéreux, va prendre sa revanche. Il s’immisce dans les arcanes de la mode pointue sous l’aiguille d’Issey Miyake qui en fait la signature de sa collection « Pleats Please » en 1993, restée aujourd’hui une référence.
Dans la foulée de la vague rétro initiée par des séries télévisées comme Mad Men, on voyait le sage plissé soleil revenir gentiment mais sûrement sur les addicts des fringues vintage. Mais c’est le défilé Printemps/Été 2016 du surdoué Alessandro Michele à la tête de Gucci qui l’ancre définitivement dans la saison (ci-dessous).
LES ANNÉES 1970
Robes bohèmes, pattes d’éph, blouses fluides, imprimés psychédéliques : cette décennie va marquer l’histoire de la mode
LA BONNE COUPE, LA BONNE LONGUEUR ?
Si toutes les longueurs sont revenues au coeur de la tendance, c’est sa version midi, soit en-dessous des genoux mais au-dessus de la cheville, qui se balade au bout des hanches des filles pointues. Ce qui n’est pas la coupe la plus facile à apprivoiser, au risque de paraître vieillotte. Un impératif pour toutes les longueurs : la taille haute. Et une ligne droite : pas de superposition de tissus bouffants.
LA BONNE MATIÈRE ?
Elle ose le (faux) cuir, l’irisé, les imprimés pop ou romantiques, le denim, les cotons sporty. Mais c’est lamée, argentée ou gold, qu’elle révèle toute sa puissance mode cette saison.
On évite les tissus trop légers qui flirtent du côté bohème-hippie. Ici, ce n’est pas le propos : elle est néo-bourgeoise, un brin stricte et garde une jolie tenue : plis nets, plutôt fins, qui tiennent en place, jusqu’au bas de la jupe.
ON LA PORTE AVEC QUOI ?
En haut ?
Objectif : dé-bourgeoiser. Un haut loose, sweat ou t-shirt rentré dans la jupe. Les ventres bien faits oseront le cropped-top. Coup de frais ? Veste en jean ou blouson (sport ou à imprimés japonisants) feront parfaitement l’affaire. Et pour une allure sporty, on tente le pull noué autour de la taille, comme sur le défilé Cédric Charlier. Mieux ? Ceinturée dans un sac banane, vous êtes au top de la fashion !
En bas ?
Aux pieds, les basiques baskets blanches sont un sans-faute. Plus féminine, la ballerine, qui se porte lacée sur les chevilles cette saison, pour une aura de danseuse. L’escarpin reste dans la course, mais gare à l’aspect trop da-dame. La bonne parade ? Une chaussure à bout pointu aux matières ou aux teintes très modernes ; la chaussette sous une sandale plus passe-partout.
LA PLISSÉE MINI ?
Plus facile que la coupe midi, mémisante, la mini marche aussi. Clin d’oeil régressif aux uniformes des school girls, on peut l’interpréter littérale, avec une chemise sage boutonnée sous le cou et des mocassins cirés. Ou pas…
LA PLISSÉE MAXI ?
Pointue, la jupe plissé-soleil longueur chevilles exige un look extra-trendy, une coupe et une matière qui l’éloignent impérativement du boho-chic. Les bons tissus ? Ils sont lamés, sportifs, aux imprimés extravagants et aux couleurs popissimes. Et aux pieds, les baskets sont quasi indispensables pour définitivement ancrer cette pièce forte dans l’air du temps.
POUR QUELLES MORPHOLOGIES ?
Bonne nouvelle, sa coupe fluide en fait la BFF de toutes les morphos, y compris les plus rondes. Le plissé, tout en verticalité, allonge et affine la silhouette, tout en floutant les formes dans un tissu vaporeux.
Elle insuffle une bonne dose de féminité aux réfractaires des talons hauts, sans prise de tête puisque sa coupe est hyper confortable.